Programme de recherche : Pathologies neuromusculaires et physiopathologie

Accueil  >  Équipe 5  >  Programme de recherche  >  Axe 1

Génétique des titinopathies et autres myopathies

A. Perrin, M. Benkirane, A. Girardet, M-C Vincent, M. Koenig, M. Cossée

Les myopathies sont un ensemble de maladies phénotypiquement et génétiquement hétérogènes. Le séquençage haut débit (ou Next Generation Sequencing, NGS) a révolutionné la compréhension des mécanismes moléculaires de ces pathologies en permettant de séquencer, en un seul temps, l’ensemble des gènes d’intérêt. Nos travaux de recherche mettent à profit ces évolutions technologiques afin de participer à la compréhension des mécanismes moléculaires des myopathies, en particulier des titinopathies, d’identifier de nouvelles associations phénotype-génotype et de rechercher de nouveaux gènes de myopathies. Nos travaux sont en lien avec les équipes cliniques du Centre de Référence Maladies rares neuromusculaires AOC (Atlantique-Occitanie-Caraïbes) et la filière de santé maladies rares neuromusculaires Filnemus.

Identification de nouvelles associations phénotype-génotype et recherche de nouveaux gènes de myopathie

La mise en place de stratégies d’analyse par NGS ciblé sur un panel large de gènes de myopathies chez des patients atteints de myopathie non étiquetée a permis d’élargir le spectre mutationnel des gènes et de mettre en évidence de nouvelles associations phénotype-génotype (Zenagui et al. 2018 ; Yauy et al. 2018 ; Krahn et al. 2018 ; Géraud et al. 2020).

Un autre objectif est de rechercher de nouveaux gènes impliqués dans les myopathies en effectuant des approches de séquençage de l’exome entier (WES), ainsi que de génome entier (WGS) couplé au séquençage de l’ARN musculaire (RNASeq) chez des patients présentant des phénotypes bien caractérisés et sans étiologie génétique identifiée après analyses en NGS ciblé (Pergande et al. 2020).

Physiopathologie des titinopathies

Les titinopathies sont des myopathies héréditaires squelettiques et/ou cardiaques dues à l’altération de la titine, une protéine géante du sarcomère qui joue un rôle crucial dans le maintien de l’intégrité de la structure sarcomérique. L’émergence du NGS a permis, grâce à une analyse exhaustive des 363 exons du gène de la titine (TTN), de suggérer qu’elles sont une cause majeure de myopathies. Toutefois, les tableaux cliniques sont très variables au niveau de la localisation de l’atteinte musculaire et de l’âge d’apparition (d’anténatal à un âge adulte avancé) des atteintes musculaires. Le mode d’hérédité est également variable, dominant ou récessif, sans que les bases moléculaires de cette grande hétérogénéité soient clairement établies. Des études récentes des transcrits ont montré un pattern d’épissage complexe selon la localisation musculaire et la temporalité (foetal ou post-natal). Nos travaux reposent sur une stratégie d’analyse intégrée des données phénotypiques, génétiques et biochimiques du gène, des transcrits et de la protéine titine chez des patients myopathes suspects de titinopathie, afin de mettre en évidence de nouvelles associations phénotype-génotype, et de participer à l’effort international de compréhension des mécanismes moléculaires des modes de transmission et de la variabilité phénotypique des titinopathies (Perrin et al. 2020a;  Perrin et al. 2020b).

Ces travaux bénéficient d’un recrutement national grâce à la mise en place et la co-coordination par le Dr Cossée du consortium national titine de Filnemus.

Financements